Le progrès technique
Dans un article publié dans le quotidien Le Devoir,
Pierre Duhamel critique l’argument central d’un film intitulé Survivre
au progrès, qui, d’après M. Duhamel, « nous annonce les pires catastrophes si nous n’arrêtons pas la course
folle du progrès le film ».
http://www2.lactualite.com/pierre-duhamel/2011/10/19/le-progres-voila-lennemi/
http://www2.lactualite.com/pierre-duhamel/2011/10/19/le-progres-voila-lennemi/
Avant de commencer, j'aimerais débuter par un point faible au texte de M. Duhamel, c’est l’arrogance manifeste héritée pr bablement par une
idéologie qui semble s'accorder avec l'air du temps.
À ce sujet, cette arrogance se manifeste intellectuellement par des raccourcis dans l'argumentation et par une certaine manipulation. La position de l’autre est rarement approfondie et comprise. Ces raccourcis apparaissent bien souvent dans les textes des idéologues des catégories de la gauche et de la droite. Je vous invite à juger par vous-même en faisant abstraction de vos croyances.
À ce sujet, cette arrogance se manifeste intellectuellement par des raccourcis dans l'argumentation et par une certaine manipulation. La position de l’autre est rarement approfondie et comprise. Ces raccourcis apparaissent bien souvent dans les textes des idéologues des catégories de la gauche et de la droite. Je vous invite à juger par vous-même en faisant abstraction de vos croyances.
Par exemple :
Selon le
raisonnement des obsédés de la pénurie, faudrait-il conséquemment qu’on diminue
par trois notre consommation dans les pays développés ? Ou que les habitants
des pays émergents prennent leur mal en patience au nom de l’intérêt collectif
?
Ce discours
culpabilisateur et pessimiste est dangereux. Notre économie recule de 0,5 %
pendant une année de récession et c’est la panique. Le chômage se met alors à
augmenter et la misère s’étend. Ce que l’on nous propose, c’est de provoquer
nous-mêmes une telle situation, dans l’espoir de sauver la planète de nos
propres excès. Un peu d’auto-flagellation avec ça ?
Nous y remarquons un procédé apte à frapper et à
fasciner les esprits les plus faibles en les manipulant afin de les amener à vers
son point de vue. Dans son texte, on introduit le paragraphe par une
appellation péjorative (obsédés
de la pénurie) et en
créant un faux
dilemme avec de faux éléments réponses, qui sont supposés reflétés la position
de l’adversaire ainsi caricaturé. Nous manipulons ainsi les esprits des
individus ne possédant pas les connaissances pour juger de façon éclairée ce
qui devrait constituer un débat éclairé. Bref, ces raccourcis sont désespérants
qu’ils proviennent du champ droit ou gauche, car ils obscurcissent un débat
dans un domaine (le monde des idées) où les éléments doivent être clairs et bien
définis.
Le texte
Avançons donc vers les arguments de M. Duhamel.
Ceux-ci tendent à montrer un progrès matériel,
technologique et financier depuis les 200 dernières années.
Avançons donc vers les arguments de M. Duhamel.
Ceux-ci tendent à montrer un progrès matériel, technologique et financier
depuis les 200 dernières années.
Je vais indiquer certains éléments du discours de M.
Duhamel, car à mon avis ils représentent plutôt bien les arguments les plus
révélateurs de l’idée moderne du progrès.
1.
Argument
économique
The Economist estime que presque 60 % de la population du globe fait dorénavant partie de la classe moyenne. Selon McKinsey, la nouvelle classe moyenne des pays émergents compte déjà presque 2 milliards de personnes. Leurs dépenses atteignent 6 900 milliards de dollars, un montant qui devrait presque tripler d’ici la fin de la décennie et représenter alors deux fois la consommation totale des États-Unis.
The Economist estime que presque 60 % de la population du globe fait dorénavant partie de la classe moyenne. Selon McKinsey, la nouvelle classe moyenne des pays émergents compte déjà presque 2 milliards de personnes. Leurs dépenses atteignent 6 900 milliards de dollars, un montant qui devrait presque tripler d’ici la fin de la décennie et représenter alors deux fois la consommation totale des États-Unis.
a.
Conclusion «bonhomme
sept heures »
Notre économie recule de 0,5 % pendant une année de récession et c’est la panique. Le chômage se met alors à augmenter et la misère s’étend. Ce que l’on nous propose, c’est de provoquer nous-mêmes une telle situation, dans l’espoir de sauver la planète de nos propres excès.
Notre économie recule de 0,5 % pendant une année de récession et c’est la panique. Le chômage se met alors à augmenter et la misère s’étend. Ce que l’on nous propose, c’est de provoquer nous-mêmes une telle situation, dans l’espoir de sauver la planète de nos propres excès.
2.
Argument
de l’espérance de vie
Entre 1950 et 1960, l’espérance de vie moyenne d’un être humain était de 47 ans. Il atteint aujourd’hui 69 ans. En Amérique du Nord, la longévité moyenne est passée de 69 ans à 81 ans pendant la même période.
Entre 1950 et 1960, l’espérance de vie moyenne d’un être humain était de 47 ans. Il atteint aujourd’hui 69 ans. En Amérique du Nord, la longévité moyenne est passée de 69 ans à 81 ans pendant la même période.
3.
Argument
Malthus
En 1968, le Club de Rome arrivait à la conclusion que les réserves connues de pétrole seraient épuisées dès 1992. Sans même tenir compte des sables bitumineux, les réserves prouvées de pétrole ont augmenté de 46,7 % entre 1992 et 2010.
En 1968, le Club de Rome arrivait à la conclusion que les réserves connues de pétrole seraient épuisées dès 1992. Sans même tenir compte des sables bitumineux, les réserves prouvées de pétrole ont augmenté de 46,7 % entre 1992 et 2010.
4.
Argument
massue
Toujours pas convaincu ? Je vous lance un défi. Prenez vos clefs d’automobiles (les 2 si vous en avez deux) et votre téléphone portable. À trois, jetez-les dans les toilettes. Vous vous sentirez mieux après avoir si magnifiquement contribué à la survie de l’espèce.
Toujours pas convaincu ? Je vous lance un défi. Prenez vos clefs d’automobiles (les 2 si vous en avez deux) et votre téléphone portable. À trois, jetez-les dans les toilettes. Vous vous sentirez mieux après avoir si magnifiquement contribué à la survie de l’espèce.
5. Argument
de Londre
En fait, on ne mesure pas l’immensité du progrès accompli. Entre 1730 et 1749, les trois-quarts des enfants londoniens n’atteignaient pas cinq ans.
En fait, on ne mesure pas l’immensité du progrès accompli. Entre 1730 et 1749, les trois-quarts des enfants londoniens n’atteignaient pas cinq ans.
L’explication proposéet la voie à prendre
Qu’est-ce qui explique cette formidable augmentation de l’espérance de vie ? Le développement économique a permis celui de la science et de l’hygiène, ce qui a rendu possible une baisse spectaculaire de la mortalité infantile. Les progrès de la médecine et le développement technologique ont aussi contribué à l’augmentation de l’espérance de vie, et ce, à peu près partout dans le monde. Il y a enfin le développement spectaculaire de la productivité agricole. Résultat : des centaines de millions de personnes se sont déjà sorties de la pauvreté, et des centaines de millions d’autres pourraient en faire autant au cours des prochaines années. Encore et toujours, ce satané progrès
Et les fameuses pénuries ? La technologie a fait des prodigues. La production de céréales est passée de 824 millions de tonnes en 1960 à 2179 millions de tonnes en 2010. C’est 2,6 fois plus.
Le progrès tue ? Non, le progrès sauve.
Prochain billet, le progrès économique
Qu’est-ce qui explique cette formidable augmentation de l’espérance de vie ? Le développement économique a permis celui de la science et de l’hygiène, ce qui a rendu possible une baisse spectaculaire de la mortalité infantile. Les progrès de la médecine et le développement technologique ont aussi contribué à l’augmentation de l’espérance de vie, et ce, à peu près partout dans le monde. Il y a enfin le développement spectaculaire de la productivité agricole. Résultat : des centaines de millions de personnes se sont déjà sorties de la pauvreté, et des centaines de millions d’autres pourraient en faire autant au cours des prochaines années. Encore et toujours, ce satané progrès
Et les fameuses pénuries ? La technologie a fait des prodigues. La production de céréales est passée de 824 millions de tonnes en 1960 à 2179 millions de tonnes en 2010. C’est 2,6 fois plus.
Le progrès tue ? Non, le progrès sauve.
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