dimanche 30 octobre 2011

Le progrès sans faute: Le progrès technique


Le progrès technique
Dans un article publié dans le quotidien Le Devoir, Pierre Duhamel critique l’argument central d’un film intitulé Survivre au progrès, qui, d’après M. Duhamel, « nous annonce les pires catastrophes si nous n’arrêtons pas la course folle du progrès le film ».
http://www2.lactualite.com/pierre-duhamel/2011/10/19/le-progres-voila-lennemi/
Avant de commencer, j'aimerais débuter par un point faible au texte de M. Duhamel, c’est l’arrogance manifeste héritée pr bablement par une idéologie qui semble s'accorder avec l'air du temps.


À ce sujet, cette arrogance se manifeste intellectuellement par des raccourcis dans l'argumentation et par une certaine manipulation. La position de l’autre est rarement approfondie et comprise. Ces raccourcis apparaissent bien souvent dans les textes des idéologues des catégories de la gauche et de la droite.  Je vous invite à juger par vous-même en faisant abstraction de vos croyances.
Par exemple :
Selon le raisonnement des obsédés de la pénurie, faudrait-il conséquemment qu’on diminue par trois notre consommation dans les pays développés ? Ou que les habitants des pays émergents prennent leur mal en patience au nom de l’intérêt collectif ?
Ce discours culpabilisateur et pessimiste est dangereux. Notre économie recule de 0,5 % pendant une année de récession et c’est la panique. Le chômage se met alors à augmenter et la misère s’étend. Ce que l’on nous propose, c’est de provoquer nous-mêmes une telle situation, dans l’espoir de sauver la planète de nos propres excès. Un peu d’auto-flagellation avec ça ?
Nous y remarquons un procédé apte à frapper et à fasciner les esprits les plus faibles en les manipulant afin de les amener à vers son point de vue. Dans son texte, on introduit le paragraphe par une appellation péjorative (obsédés de la pénurie) et en créant un faux dilemme avec de faux éléments réponses, qui sont supposés reflétés la position de l’adversaire ainsi caricaturé. Nous manipulons ainsi les esprits des individus ne possédant pas les connaissances pour juger de façon éclairée ce qui devrait constituer un débat éclairé. Bref, ces raccourcis sont désespérants qu’ils proviennent du champ droit ou gauche, car ils obscurcissent un débat dans un domaine (le monde des idées) où les éléments doivent être clairs et bien définis.
Le texte
Avançons donc vers les arguments de M. Duhamel.
Ceux-ci tendent à montrer un progrès matériel, technologique et financier depuis les 200 dernières années.
Avançons donc vers les arguments de M. Duhamel. Ceux-ci tendent à montrer un progrès matériel, technologique et financier depuis les 200 dernières années.
Je vais indiquer certains éléments du discours de M. Duhamel, car à mon avis ils représentent plutôt bien les arguments les plus révélateurs de l’idée moderne du progrès.
1.       Argument économique
The Economist estime que presque 60 % de la population du globe fait dorénavant partie de la classe moyenne. Selon McKinsey, la nouvelle classe moyenne des pays émergents compte déjà presque 2 milliards de personnes. Leurs dépenses atteignent 6 900 milliards de dollars, un montant qui devrait presque tripler d’ici la fin de la décennie et représenter alors deux fois la consommation totale des États-Unis.

a.       Conclusion  «bonhomme sept heures »
Notre économie recule de 0,5 % pendant une année de récession et c’est la panique. Le chômage se met alors à augmenter et la misère s’étend. Ce que l’on nous propose, c’est de provoquer nous-mêmes une telle situation, dans l’espoir de sauver la planète de nos propres excès.
2.       Argument de l’espérance de vie
Entre 1950 et 1960, l’espérance de vie moyenne d’un être humain était de 47 ans. Il atteint aujourd’hui 69 ans. En Amérique du Nord, la longévité moyenne est passée de 69 ans à 81 ans pendant la même période.
3.       Argument Malthus 
En 1968, le Club de Rome arrivait à la conclusion que les réserves connues de pétrole seraient épuisées dès 1992. Sans même tenir compte des sables bitumineux, les réserves prouvées de pétrole ont augmenté de 46,7 % entre 1992 et 2010.
4.       Argument massue
Toujours pas convaincu ? Je vous lance un défi. Prenez vos clefs d’automobiles (les 2 si vous en avez deux) et votre téléphone portable. À trois, jetez-les dans les toilettes. Vous vous sentirez mieux  après avoir si magnifiquement contribué à la survie de l’espèce.
5.       Argument de Londre
En fait, on ne mesure pas l’immensité du progrès accompli. Entre 1730 et 1749, les trois-quarts des enfants londoniens n’atteignaient pas cinq ans.
L’explication proposéet la voie à prendre
Qu’est-ce qui explique cette formidable augmentation de l’espérance de vie ? Le développement économique a permis celui de la science et de l’hygiène, ce qui a rendu possible une baisse spectaculaire de la mortalité infantile. Les progrès de la médecine et le développement technologique ont aussi contribué à l’augmentation de l’espérance de vie, et ce, à peu près partout dans le monde. Il y a enfin le développement spectaculaire de la productivité agricole. Résultat : des centaines de millions de personnes se sont déjà sorties de la pauvreté, et des centaines de millions d’autres pourraient en faire autant au cours des prochaines années. Encore et toujours, ce satané progrès

Et les fameuses pénuries ? La technologie a fait des prodigues. La production de céréales est passée de 824 millions de tonnes en 1960 à 2179 millions de tonnes en 2010. C’est 2,6 fois plus.
Le progrès tue ? Non, le progrès sauve.


Prochain billet, le progrès économique

dimanche 23 octobre 2011

Le progrès sans faute!

Le progrès sans faute
“Oh, God of Progress
Have you degraded or forgot us?
Where have your laws gone?”
– “Come On! Feel The Illinoise!: The World's Columbian“ Sufjan Stevens

On parle beaucoup de progrès. On a même réuni un ensemble de préférence politique sous le nom de progressisme afin de les distinguer des  idéologies réunies sous le vocable de conservatisme. Ce qui me fait penser à un mot de G.K. Chesterton: « the business of Progressives is to go on making mistakes. The business of the Conservatives is to prevent the mistakes from being corrected. »
On emploie de façon populaire le mot progrès afin de décrire les transformations de la société imaginée selon un schéma ou nous partons du pire vers le mieux.
Cette définition populaire du progrès est héritée du 19ième siècle, sous l’influence principalement du libéralisme et du positivisme, on a cru que l’homme avançait en se libérant des ténèbres de la religion et de la superstition pour s’acheminer jusqu’aux pleines lumières de la raison. Le progrès technologique et l’implantation d’une administration publique gouvernementale montraient à tous la preuve que cette idée du progrès semblait juste; la rationalité triomphait. Cette croyance impliquait qu'un jour, nous arriverions dans un monde où le soleil raison brillerait sur l’humanité entière.
Une certaine interprétation populaire de la théorie de l’évolution a pu alimenter cette thèse. On a créé un schéma narratif à propos de l'histoire d’un poisson qui commença tranquillement à marcher sur terre pour ensuite passer d'un dinosaure à un l'état de singe, et qui ensuite about l’homme, tel que nous le connaissons. Je dois avouer que ce n’est pas une transcription fidèle de la théorie de l’évolution, mais l’essentiel du schéma narratif de l’idée populaire de l’évolution indique qu’il y un but à l’évolution, donc un progrès. Pourquoi est-ce que je souligne que c’est l’interprétation populaire? Car, dans son aspect scientifique, la théorie de l’évolution n’indique pas qu’il y a un but ou que l’évolution est dirigée. Les espèces qui survivent sont juste les mieux adaptées à leur environnement.
Jusqu’à ce moment, le terme progrès fait référence à une marche vers un but. C’est sensiblement le sens de la racine latine du mot progrès : progressus, qui signifie action d’avancer.  L'ancienne idée du progrès malgré son absence de métaphysique semblait correspondre au schéma chrétien de la marche de la société vers la nouvelle terre et la nouvelle Jérusalem. On avance. Mais, est-ce qu’on avance vers un but? Ou à la manière de Nietzsche, on est dans un éternel devenir qui sera appelé à toujours se transformer et qui ne se dirige vers aucun but.
Le temps présent est rempli du bruit provenant des différentes conceptions de l'homme pour qu'on puisse apercevoir une croyance aussi forte que le positivisme du siècle passé.
Toutefois, ne nous attardons pas sur les définitions philosophiques du progrès, je n’ai pas l’esprit assez robuste pour cela. Mais, penchons-nous vers la conception contemporaine du progrès.
Prochain billet: Progrès économique, technologique et humain à partir d'un texte de Pierre Duhamel.