dimanche 26 décembre 2010

Éclatez en cris de joie


« Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et, d'un bout à l'autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu .» (Isaie; 52)

Charles Le Brun - L'Adoration des mages

C'est sur ces merveilleuses paroles que le prophète Isaïe parle prophétiquement de la venue du Seigneur, celui qui rachètera le peuple juif de ses fautes. Pourtant, à qui ces paroles peuvent-elles éveiller encore des sentiments?

« Éclatez en cris de joie » : Qui peut éclater de joie autre que celui qui n'est pas dans la joie? Si la cité, ton âme, est en désolation n'aurais-tu pas envie de crier de joie, si la lumière, en qui est la vie, se présente à toi? Alors crie ta joie et croit en cette lumière qui est apparue dans la nuit, ensuite, tel un arbre s'abreuvant de la pure lumière, tu pourras croître dans la paix.

« ruines de Jérusalem » : Que la cité sainte soit en ruine, cela peut arriver lorsque les chefs ne gouvernent pas selon la Justice et la Vérité. Lorsque les infidèles souillent le temple sacré. Et, lorsque les pauvre n'obtiennent pas la compassion. Toutefois, Jérusalem c'est nous. La Jérusalem en ruine apparaît lorsque nous obéissons à des principes pervers, lorsque nous souillons notre âme par l’idolâtrie et nous sommes aveuglés par le froid démon de l'orgueil.

À celui qui son âme est en ruine, dont le glaive de Dieu a brisé ce qui reposait sur des mauvaises fondations, regarde le lys dans son autre main. Il juge ceux qu'il aime et est miséricordieux envers eux.

Mais, nous sommes aussi des pauvres. Nous sommes et seront éternellement des pêcheurs, cependant nous sommes aussi des pauvres qui payent pour l'injustice, la  malhonnêteté et les vices de nos prochains. Nos âmes demandent la justice et la paix pour notre monde. Isaïe, le divin prophète, a transmis la promesse de Dieu faîte à son peuple : « d'un bout à l'autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu .» Et, des milliers d'années plus tard cette promesse nous est encore adressée, nous verrons la justice. Cette promesse se réactualise à chaque fois que nous sommes plongés dans les ténèbres et l'injustice. 

L'évangéliste Jean écrit dans son prologue : « Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. ». Sois heureux, car tu peux te reposer en toute confiance en sa volonté, car seul ce qui repose en Dieu permet de durer éternellement, et seul ce qui repose en lui contient la vie. Le reste un jour où l'autre disparaîtra, s'en est ainsi!

samedi 18 décembre 2010

Gustave Thibon : Principe et personnalité

Gustave Thibon
"Dans les époques classiques, les institu­tions morales, politiques ou religieuses dépassaient et portaient les individus qui les représentaient. La monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre. A telle enseigne qu’on pouvait alors se payer le luxe de mépriser tel roi ou tel pape sans que le principe même de la monarchie ou de l’auto­rité pontificale soit mis en question le moins du monde. Qu’on songe aux invectives d’une sainte com­me Catherine de Sienne contre le clergé de son temps, à un grand catholique comme Dante qui col­loquait en enfer le pape alors régnant! Aujourd’hui, comme dans tous les temps de décadence, nous assis­tons au phénomène inverse : les institutions ne sont tolérées et aimées qu’à travers les personnes : c’est pourquoi, soit dit en passant, nous avons besoin, plus que jamais, de chefs politiques et religieux intègres et vigoureux. Plus que jamais, le chef qui manque à sa mission compromet, en même temps que sa personne éphémère, le principe éternel qu’il représente. Il est un peu angoissant de voir de faibles individus porter sur leurs épaulés tout le poids des cadres sociaux. Croit-on que les Italiens et les Allemands d’aujour­d’hui soient tellement attachés au principe de la dic­tature ? Pas du tout ; c’est la personne de Mussolini et de Hitler qu’ils adorent. Et croit-on aussi à la possibilité actuelle d’un anticléricalisme qui ne soit pas, en même temps, antireligieux ? Hélas ! il devient de plus en plus difficile de séparer la cause des insti­tutions de la cause des personnes..."


-Gustave Thibon (Ce que Dieu a uni, essai sur l'amour)