samedi 12 mars 2011

Méditation pour le Carême : Isaïe 58 (Extraits)


Gustave Doré (La Bible Illustrée)

Depuis mercredi, les chrétiens sont entrés dans le temps du carême, à ce moment les chrétiens imitent le jeûne de 40 jours de Jésus avant dans le désert afin que nous puissions nous préparer à la Pâque chrétienne.

Selon le Dictionnaire du Nouveau Testament, le jeûne est équivalent à « humilier son âme ». Il faut comprendre que le jeûne ne doit absolument pas être vu comme une pratique de performance. Nous ne devons pas jeûner pour nous prouver que nous sommes capables de ne pas avoir besoin de nourriture pendant une journée, tout comme nous ne devons pas approcher le jeûne afin d’aider son apparence physique. Il faut éviter l’état d’esprit propre à la performance sportive. Tout comme nous devons éviter le strict ritualisme lorsque nous jeûnons. Nous ne devons pas jeûner, car l’Église nous le demande, mais nous devons le faire, car notre cœur a soif et faim de Dieu et de sa justice. Bref, le jeûne doit être fait avec un esprit de contrition et d’humiliation. C’est pourquoi que Saint Pierre Chrysologue pût dire : « Notre jeûne a froid, notre jeûne défaille, si la toison de l'aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la compassion ne l'enveloppe pas. »

L’extrait que j’offre pour la méditation correspond à la troisième partie du livre d’Isaïe, qui a été écrit vers 530 av J-C. Lorsque la troisième partie a été écrite, les juifs reviennent par vague successive à Jérusalem à la suite de leur libération de Babylone. Mais, depuis leur exil à Babylone, les choses ont changé à Jérusalem. Certains juifs ont importé des idoles d’autres peuples, il y a aussi des non-juifs installés en Judée, d’autres Juifs reviennent et voient que leurs terres ont été prises par d’autres. Bref, les temps sont à la division dans la Cité et les scandales sont nombreux. C’est dans ces conditions qu’écrit l’auteur. Ainsi, méditons sur le jeûne avec l’aide du Prophète Isaïe :

La voie du Seigneur : « le jour où vous jeûnez, vous savez bien trouver votre intérêt, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poings sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.

Est-ce là le jeûne qui me plaît? Est-ce là votre jour de pénitence? Courber la tête comme un roseau, coucher sur le sac et la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueilli par le Seigneur ?
Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans-abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors, ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il te comblera et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais. Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires. On t'appellera : « Celui qui répare les brèches », « Celui qui remet en service les routes ».

Avec la tragédie actuelle au Japon, prions afin que les victimes du tremblement de terre gardent espoir malgré la détresse. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire