Gustave Doré (La Bible Illustrée) |
Depuis
mercredi, les chrétiens sont entrés dans le temps du carême, à ce moment les
chrétiens imitent le jeûne de 40 jours de Jésus avant dans le désert afin que
nous puissions nous préparer à la Pâque chrétienne.
Selon le Dictionnaire
du Nouveau Testament, le jeûne est équivalent à « humilier son âme ».
Il faut comprendre que le jeûne ne doit absolument
pas être vu comme une pratique de performance. Nous ne devons pas jeûner
pour nous prouver que nous sommes capables de ne pas avoir besoin de nourriture
pendant une journée, tout comme nous ne devons pas approcher le jeûne afin
d’aider son apparence physique. Il faut éviter l’état d’esprit propre à la
performance sportive. Tout comme nous devons éviter le strict ritualisme
lorsque nous jeûnons. Nous ne devons pas jeûner, car l’Église nous le demande,
mais nous devons le faire, car notre cœur a soif et faim de Dieu et de sa
justice. Bref, le jeûne doit être fait avec un esprit de contrition et
d’humiliation. C’est pourquoi que Saint Pierre Chrysologue pût dire :
« Notre jeûne a froid, notre jeûne
défaille, si la toison de l'aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la
compassion ne l'enveloppe pas. »
L’extrait que
j’offre pour la méditation correspond à la troisième partie du livre d’Isaïe,
qui a été écrit vers 530 av J-C. Lorsque la troisième partie a été écrite, les
juifs reviennent par vague successive à Jérusalem à la suite de leur libération
de Babylone. Mais, depuis leur exil à Babylone, les choses ont changé à
Jérusalem. Certains juifs ont importé des idoles d’autres peuples, il y a aussi
des non-juifs installés en Judée, d’autres Juifs reviennent et voient que leurs
terres ont été prises par d’autres. Bref, les temps sont à la division dans la
Cité et les scandales sont nombreux. C’est dans ces conditions qu’écrit l’auteur.
Ainsi, méditons sur le jeûne avec l’aide du Prophète Isaïe :
La voie du
Seigneur : « le jour où vous
jeûnez, vous savez bien trouver votre intérêt, et vous traitez durement ceux
qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups
de poings sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui
que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît? Est-ce là
votre jour de pénitence? Courber la tête comme un roseau, coucher sur le sac et
la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueilli par le Seigneur ?
Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce
pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la
liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a
faim, recueillir chez toi le malheureux sans-abri, couvrir celui que tu verras
sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors, ta lumière jaillira
comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant
toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le
Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le
geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a
faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les
ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. Le Seigneur sera
toujours ton guide. En plein désert, il te comblera et te rendra vigueur. Tu
seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent
jamais. Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations
séculaires. On t'appellera : « Celui qui répare les brèches », « Celui qui
remet en service les routes ».
Avec la
tragédie actuelle au Japon, prions afin que les victimes du tremblement de
terre gardent espoir malgré la détresse.
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